mardi 14 avril 2009

BM N°7645bis : Occis dans le Thalys - Deuxième Chapitre

Le commandant Corentin leva lentement la tête des divers dossiers qui constellaient son bureau. Il venait d'intimer à  Géraldine et au sous-brigadier Bravo d'entrer. Mais il tenait néanmoins à leur faire comprendre qu'il était un homme très occupé et que leur présence se devait d'être brève et leurs informations utiles.

- La victime ?
- D'après ses empreintes digitales, le reste de son corps était illisible : Renaud Vassion. 34 ans. Pas de femme. Pas d'enfant. Ses parents vivent dans le Gers, ils ont été contactés, ils arrivent, mais ils ne connaissent aucun ennemi à leur fils. Sa carte de visite indiquait qu'il était communiquant pour une société publicitaire. D'après ce qu'on a retrouvé dans son Iphone et les informations données par son N+1, il s'occupait du rédactionnel les campagnes d'awareness raising pour de grandes compagnies.

- Je n'ai rien compris, soupira Boris Corentin. Le vocabulaire moderne le laissait parfois pantois.

Géraldine osa un mince sourire de connivence avec le brigadier Bravo qui en retour haussa les épaules en signe d'impuissance.
Il n'avait rien compris non plus.

- Il rédigeait des slogans pour des réclames. Principalement des dépliants et des affichettes pour des campagnes destinées à augmenter la visibilité de groupes sociaux à problème, reformula -t-elle. Et pour illustrer son propos elle tendit à son supérieur quelques imprimés.
Celui-ci  parcouru une affichette, les sourcils froncés. Arrivé rapidement au bout de sa lecture il soupira profondément et rendit le reste à Géraldine sans même y jeter un coup d'œil. Il posa celle qu'il venait de lire sur un coin de son bureau, on pouvait y lire :

Parce que c'et important d'être en phase de compréhension avec ses référents supérieurs du monde quotidien de l'emploi en situation d'entreprise.
Alors il faut compréhender leur paramètres d'appréhension de votre lieu de travail.
La séquestration n'est pas la solution ! 
C'est pourquoi le comité de soutien et d'aide aux relations entre réfrents et référés vous convie le 12 Mai à 17h00 au point exercice physique, pour un goûter apprenant. Un espace "vivre dans l'open space" sera à votre disposition avec les intervenant-formateurs délégué aux relations interprofessionnelles qui vous aiderons à définir votre capital collaboration. 
Ainsi qu' une séance d'aide à la communiacation par le jeu (atelier ludique à visée éducative avec l'utilisation d'un référant rebondissant)
Nous vous attendont nombreux. 

- C'est passionnant. Merveilleuse syntaxe. Quasi Oulipien et  presque poétique. Je vais la faire encadrer. Rien d'autre ?
Géraldine se racla la gorge, visiblement sujette à une légère nausée rien qu'à l'idée de ce qu'elle allait devoir dire et se lança d'un ton aussi neutre que possible :
- Cause de la mort, 72 coups de masse d'armes, tous infligés de la tête aux cuisses. Vraisemblablement, la victime a été attaquée alors qu'elle tentait de récupérer son Iphone tombé dans la cuvette pendant qu'il faisait ses besoins. L'attaquant l'a retourné sans ménagement, lui disloquant l'épaule et le coude puisque son bras était coincé dans la cuvette et il s'est mis à l'ouvrage. Vous avez vu le résultat. Aucun témoin, le wagon était désert. Dans un tel lieu, les empreintes digitales et autres traces humaines laissées sur place n'ont aucun intérêt, il y en a trop. En conclusion, aucun indice tangible nous permettant d'en savoir plus sur l'identité du tueur ou son mobile.

- Ah si quand même ! s'exclama soudain le sous brigadier Bravo semblant sortir de sa torpeur (lorsqu'il n'avait rien à dire il se balançait régulièrement d'un pieds sur l'autre en mâchouillant un vieux bout de chewing-gum, toutes dents dehors et l'air niais, c'était agaçant au possible).

- C'est pour ça que je suis venu, le légiste y m'a dit d'vous dire qu'il avait trouvé ça dans la bouche du macchabée .
Et joignant le geste à la parole, Bravo tendit un morceau de parchemin au Commandant.


Corentin l'observa attentivement, faisant visiblement un effort de mémoire. Devant le silence, qu'il interprétait comme dubitatif, de son supérieur, Bravo se sentit obligé de fournir un début d'explication.

- Alors voilà, avec les collègues on pense que ça veut dire que si on est constipé alors on se fait battre, un peu comme un châtiment venu d'là-haut pour ne n'avoir pas rendu à la terre ce qu'elle vous a donné quoi, alors on est en train de vérifier les antécédents médicaux de la victime, pour voir si elle a une historique de problème de tuyauterie. Voilà...

Boris Corentin retint à grand peine un sourire.

-Merci. L'analyse est audacieuse. Mais ne vous préoccupez pas de cela, je commence à me faire une petite idée du profil de notre assassin, informa Corentin, mais je ne serais sûr de rien tant que je n'aurais pas rencontré quelqu'un. Si vous me cherchez ce midi, je serais à l'AstroNef.

Sans plus de cérémonie, il s'enfonça de nouveau dans les papiers devant lui, mais alors que Géraldine et Bravo allaient battre en retraire dans un respectueux silence, il releva la tête et interpella :

- Géraldine ?
- Commandant ?
- Cet Aphone...
- Iphone...
- Peu importe, il navigue sur la toile n'est-ce pas ?
- Façon de parler.
- Vous pouvez en sortir des archives ? Des traces, que sais-je ?
- Vous aurez l'historique sur votre bureau avant votre départ pour l'AstroNef, clôt Géraldine avant de faire de même avec la porte du bureau.


(à suivre)

4 commentaires:

Didier Goux a dit…

Je pense que, dans le prochain BM, je vais tuer un personnage de cette façon et je vous piquerai tout le passage...

Nefisa a dit…

Ça m'amuserai beaucoup.
En plus , j'ai encore prévu deux chapitres.
C'est carrément te mâcher le travail tonton ! (à ton âge le dentier faiblit, ne me remercie pas, c'est normal d'aider les vieux)

Didier Goux a dit…

Tu ferais mieux de bosser pour payer ma retraite...

Nefisa a dit…

Euh, tonton, je veux pas faire ma chiante là, mais la dernière fois que j'ai essayé de bosser en France on m'a un peu envoyé chier.

Si tu veux que les deniers que je gagne à la sueur de mon front financent tes vieux jours, tu n'as plus qu'à rêver à une Europe sociale cohérente et efficace. (mais je crois que là c'est vraiment trop demander : à toi, et à l'Europe)